Changer le monde, un système alimentaire à la fois!
Il y a 5 ans, nous rêvions de changer le monde un panier à la fois. Nous n’avions jamais fait de plans d’affaires, jamais eu d’entreprises, ni même travaillé dans une épicerie… mais nous avions l’intime conviction qu’il était possible de se nourrir autrement, et qu’une épicerie écologique zéro déchet permettait de réduire concrètement l’impact de notre panier d’épicerie. À cette époque, peu de gens d’affaires croyaient à notre modèle: « Mais qui va apporter ses contenants en magasin? », « Comment vous allez gérer les consignes? », « Votre projet est bien joli, mais vos prévisions de ventes sont complètement farfelues ». Cela aurait pu nous décourager, mais le soutien qu’on ressentait des gens autour de nous, et cette intime conviction que les choses devaient changer, nous ont amenés à foncer tête baissée.
Cependant, assez rapidement, nous avons réalisé qu’il n’était pas aussi facile qu’on le croyait de faire changer les choses. Et dès la première année, nous avons pris conscience que nos meilleur.e.s allié.e.s seraient les petit.e.s producteurs.trices québécois.e.s. En effet, pour atteindre nos objectifs de réduire les déchets dans la chaîne d’approvisionnement, nous avions besoin de partenaires agiles, ce que les petites entreprises peuvent plus facilement être.
C’est ainsi que nous avons débuté avec une vingtaine de petit.e.s artisan.e.s, et de fil en aiguille, c’est tout un réseau local et alternatif que nous avons découvert et construit avec des gens passionnés! Aujourd’hui, nous collaborons avec plus d’une centaine de petits et moyens paysan.ne.s, artisan.ne.s, travailleurs.euse.s autonomes, petites entreprises familiales, coopératives, etc. Tous ces gens qui travaillent par passion et par conviction prennent sur eux la responsabilité d’avoir des pratiques environnementales et sociales qui dépassent tous les standards, même si ce n’est pas toujours « rentable économiquement ».
C’est avec eux que nous parvenons à innover, à développer notre autonomie alimentaire, à améliorer nos pratiques zéro déchet, et à véritablement avoir un impact positif sur la santé des gens et celle de la Nature. Mais il ne faut pas se leurrer, tout cela nous demande beaucoup de travail à tous.tes! En effet, tous ces efforts pour prendre soin de la Nature, des gens et des communautés sont aujourd’hui très peu soutenus par le système agroalimentaire mondialisé. Alors que les grandes organisations internationales et les grandes sociétés transnationales passent des accords internationaux, elles ont accès à d’immenses subventions pour développer une agriculture industrielle et d’exportation… tous ceux et celles qui travaillent à petite échelle pour nourrir les communautés locales sont laissés de côté et ont de plus en plus de difficulté à survivre…
La crise sanitaire que nous connaissons aujourd’hui ne fait que mettre en évidence les limites du système alimentaire mondialisé: une grande partie des aliments que nous mangeons sont importés; notre modèle agricole dépend largement d’une main-d’oeuvre étrangère grandement précarisée; notre modèle agricole favorise la grande production destinée à l’exportation et l’agriculture animalière plutôt que l’agriculture paysanne, locale et végétale.
Alors que le gouvernement du Québec parle de souveraineté alimentaire, nous croyons qu’il est primordial que nous ayons collectivement une discussion démocratique sur le type de système alimentaire que nous voulons.
Ce manifeste se veut une synthèse de nos réalisations en 2019, mais également de l’état de nos réflexions concernant les défis auxquels on doit faire face pour changer profondément notre système alimentaire. Nous croyons que les mois et années qui suivront l’actuelle crise sanitaire seront cruciaux et propices à de grands changements dans notre façon de vivre et de s’alimenter. Il est important que nous profitions de ces moments d’instabilité et de remise en question pour réfléchir ensemble à l’alimentation de demain, et la manière dont nous désirons la réaliser.
C’est pourquoi aujourd’hui nous vous invitons à réfléchir à comment nous pouvons changer le monde, non plus seulement un panier à la fois, mais un système alimentaire à la fois.
Marie-Soleil, Andréanne et Sophie
Une épicerie écologique et zéro déchet à mission sociale!
La mission
Favoriser une plus grande souveraineté alimentaire et réduire l’empreinte écologique de l’alimentation au Québec !
La raison d’être
Contribuer à construire un système alimentaire alternatif, local et résilient en travaillant en circuit court avec des paysan.ne.s et de petites entreprises!
Les piliers de l’entreprise
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L’engagement social
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L’engagement environnemental
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L’économie locale
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L’activisme entrepreneurial
Ouverture des épiceries
PILIER – ENGAGEMENT SOCIAL
Satisfaction des employés
Dès notre première journée d’ouverture, nous avions pris la décision d’offrir à nos équipes une réduction en magasin (prix du produit + 10% de frais d’exploitation). Malgré nos épiceries en démarrage, nous nous sommes toujours basé sur les salaires médians du Québec, tout en nous assurant que cela nous permet d’atteindre le seuil de la rentabilité.
Nous mesurons continuellement l’état de satisfaction et motivation de nos équipes avec la plate-forme spécialisée OfficeVibe. Nous sommes fières d’avoir une note globale de 8,2/10. Le salaire et le niveau de stress sont nos deux facteurs à améliorer, tandis que le sentiment d’appartenance et la relation avec les gestionnaires sont les points les plus appréciés!
Payer le juste prix à nos producteurs
Nous tenons à ce que nos petits producteurs puissent vivre honorablement de leur travail en s’assurant qu’ils reçoivent 60 à 70% du prix de vente. LOCO souhaite ainsi sensibiliser la population à l’importance de payer le juste prix et contribuer à déconstruire le mythe du prix le plus bas afin de mettre de l’avant les coûts sociaux et environnementaux qu’ils cachent. Selon Oxfam, « entre 1995 et 2011, les supermarchés se sont arrogé la plus grosse part du prix final à la consommation dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire mondiale » la part des agriculteurs représentant « moins de 14% en 2011, voire tout juste 7% en moyenne dans certains pays ». Il est important de réaliser que le prix le plus bas a des impacts considérables, et nous voulons y prendre action.
2: Ahuntsic n’a été ouvert que 1 mois
PILIER – ENGAGEMENT ENVIRONNEMENTAL
L’Entre-Pots LOCO
L’Entre-Pots LOCO a vu le jour dans notre nouvelle épicerie à Ahuntsic afin de supporter nos petits producteurs et d’optimiser l’approvisionnement du « zéro déchet ». L’Entre-Pots sert à centraliser la réception de tous nos produits pour que nos petits producteurs aient seulement un endroit à desservir. De plus, ce sera l’endroit idéal pour mutualiser les tâches de nettoyage et de stérilisation. Ce qui libère les petits producteurs tout en nous permettant de continuer à travailler en circuits fermés!
Certification carboneutre
LOCO est la première chaîne d’épiceries à être certifiée carboneutre au Québec, et ce depuis août 2019 ! Nous compensons les gaz à effet de serre (GES) émis par nos opérations telles que notre consommation d’énergie et notre gestion des matières résiduelles produites par nos épiceries (recyclage, compost et déchets) et ce, en plantant des arbres en collaboration avec Compensation CO₂ Québec! En devenant carboneutres, LOCO contribue au reboisement des forêts ce qui favorise la séquestration du carbone et ainsi la réduction du CO₂.
Encourager une nouvelle façon de consommer
Toutes nos épiceries sont conçues pour permettre aux citoyen.ne.s d’apporter leurs propres contenants en magasin. L’objectif étant de réduire à la source les déchets et le recyclage générés par un panier d’épicerie.
En 2023:
285 756 emballages évités grâce au vrac! Soit 20 tonnes de CO2éq1
103 tonnes d’aliments écologiques (ou 103 633kg)
79% de nos achats ont des certifications écoresponsables
1: Note: 1 unité/item vendu = 1 emballage sauvé ET 500g vendu en vrac = 1 emballage sauvé.
PILIER – ÉCONOMIE LOCALE
Travailler en circuits courts avec de petits producteurs
Nous nous sommes engagés à acheter nos produits de base (au moins 50 % des dépenses hors-main-d’œuvre) auprès de fournisseurs locaux indépendants, à proximité du lieu d’usage du produit ou proche du lieu où l’entreprise exerce ses activités.
Nous nous engageons à ce que 75 % des clients que nous fournissons soient indépendants et de proximité.
Nous encourageons des petits producteurs et paysans québécois et canadiens qui sont peu mécanisés et peu dépendants d’intrants externes, qui refusent les OGM et les produits chimiques qui détruisent la nature.
Mettre en valeur l’humain derrière l’aliment
Nous avons créé des fiches producteurs en magasin, en ligne et sur nos sacs afin de valoriser les êtres humains derrière nos aliments et contribuer à recréer des liens entre les consommateurs.trices et les producteurs.trices.
PILIER – ACTIVISME ENTREPRENEURIAL
Encourager la décroissance
LOCO accompagne les citoyen.ne.s dans leur adoption d’un mode de vie zéro déchet qui repose sur une réduction importante de leur niveau de consommation. Marie-Soleil a fait partie de la cohorte 2019 du Degrowth Summer School à Barcelone, elle a participé à des ateliers universitaires et à des tables rondes sur le sujet. De plus, LOCO a participé au documentaire de Télé-Québec “Prêt pour la décroissance”.
Participer aux manifestations et partager des pétitions
LOCO a fermé ses épiceries et a participé à plusieurs marches mondiales pour le climat. Et bien sûr, nos affiches étaient confectionnées à partir de matériaux récupérés! Nous avons également partagé et signé plusieurs pétitions en lien avec notre mission et nos valeurs.
Participer au mouvement Green Friday
Pour une deuxième année, LOCO s’est joint au mouvement du #Greenfriday. Pour l’occasion, nous avons reversé 10% de notre chiffre d’affaires de la journée à l’Association québécoise Zéro Déchet!
Donner des conférences et pièces de théâtre immersives
Nous avons présenté nombre de conférences et pièces de théâtre immersives afin de sensibiliser les citoyen.ne.s à la question de la transition sociale et écologique de notre système alimentaire ou encore sur comment démarrer son épicerie zéro déchet.
Développer un réseau de partenaires collaboratifs
Nous croyons que le changement requiert une forte collaboration. Nous nous sommes donc associés avec plusieurs autres épiceries zéro déchet et commerçants zéro déchet afin d’échanger, de collaborer et de promouvoir l’achat local, avec, au coeur de nos échanges, un désir profond de réduire notre impact écologique individuel et collectif. Au lieu d’instaurer un climat de compétition, nous nous entraidons à faire face aux différents enjeux d’approvisionnement, de gestion ainsi qu’aux enjeux de société.
RAYONNEMENT
Prix de la Femme francophone 2019 (AIMF)
Nominée par Émilie Thuillier, la mairesse de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, Andréanne Laurin, cofondatrice et directrice générale de LOCO a été sélectionnée par l’AIMF – Réseau mondial des élus locaux francophones – pour recevoir le prix Femme francophone de l’année afin de souligner l’implication des Épiceries LOCO dans le développement local, l’engagement social et la lutte aux changements climatiques.
Ce fut l’occasion pour Andréanne de se rendre à Phnom Penh, au Cambodge, afin de recevoir son prix en plus de rencontrer plusieurs autres femmes engagées se démarquant par leur implication civique, politique et environnementale. Un réseau de contacts précieux qui nous aidera assurément dans le futur!
Participation Women4Climate 2019 (C40CITIES)
LOCO a représenté la Ville de Montréal à la conférence Woman4Climate 2019!! Regroupant 70 mairesses et entrepreneures à travers le monde, Valérie Plante et Andréanne Laurin ont eu l’occasion de créer des liens avec d’autres villes et organisations engagées dans la lutte aux changements climatiques!
Afin de remplir ses objectifs, l’initiative Women4Climate axe son action autour du mentorat pour les femmes au niveau local, afin de renforcer le leadership féminin dans l’action climatique. Les villes membres du programme se sont donc engagées à investir dans des programmes de mentorat afin de renforcer la participation et le leadership des femmes. Andréanne a eu la chance d’avoir Véronique Doucet, directrice du service du développement économique de la ville de Montréal, comme mentore.
Parcours innovation PME Montréal 2019
LOCO a participé à l’édition 2019 du parcours innovation PME Montréal, mise en place par la Ville de Montréal afin de propulser la croissance des PME montréalaises. Cette expérience a permis à LOCO d’explorer une problématique d’affaires en bénéficiant d’un accompagnement personnalisé pendant 1 an. LOCO souhaitait avoir de l’aide pour fédérer les acteurs locaux afin d’accélérer la transition socio écologique de l’alimentation et des produits d’usage courant au Québec. Toute l’équipe a pu bénéficier de formations, d’ateliers et de conférences inspirantes en cohérence avec l’ADN de l’entreprise. Un immense remerciement à la Ville de Montréal pour son soutien constant et la mise en place de programmes à impacts positifs.
Entrevue avec BRUT. fr
Lors de son passage à Paris pour le C40 – Woman4Climate, Andréanne a eu la chance de s’entretenir avec Brut. Nature. La vidéo, qui résume très bien la démarche de LOCO, a été vue près de 400K fois sur Facebook!
Entrevue avec Québec Sciences
Dans l’édition de janvier du magazine Québec Sciences, Marie-Soleil, cofondatrice et agente de changement chez LOCO, a eu l’opportunité de discuter de ses recherches sur la transition écologique ainsi que du rôle d’entreprises comme LOCO et des citoyen.ne.s dans cette transformation.
Femmes de têtes
Sorti à l’hiver 2019, le livre Femmes de tête présente le portrait de 13 femmes qui se sont démarquées au Québec. Andréanne a eu la chance d’y présenter son parcours en tant qu’entrepreneure sociale.
Ce début d’année 2020 en fut un de bouleversements pour tout le monde. En tant qu’épicières, la situation hors de l’ordinaire que nous avons vécue (et continuons à vivre) nous a amenées à réfléchir en profondeur à notre mission et aux meilleures stratégies pour la réaliser. Dans cette dernière section, nous désirons vous partager certaines de nos récentes réflexions qui expliquent le repositionnement que nous désirons mettre en oeuvre dans les prochaines années.
Tel que présenté dans le Mot des cofondatrices, nous avons réalisé, dans les dernières années, que nos plus belles avancées en matière de réduction des déchets et de recyclage ont été possibles grâce à nos petits producteurs. Cette affirmation mérite quelques explications. Nous ne sommes pas expertes en la matière, mais nous tenterons de vous résumer du mieux que l’on peut, la compréhension que nous avons aujourd’hui des problématiques qui découlent de la mondialisation de notre système agricole et alimentaire. Il s’agit de problèmes complexes, c’est pourquoi nous sommes tout à fait conscientes que notre propre compréhension sera amenée à changer et à se peaufiner dans les prochains mois et années.
Malgré tout, nous croyons que cette première description représente un bon point de départ pour entamer une discussion collective sur l’organisation mondiale de notre système agricole et alimentaire. Plus précisément, sur qui décide de la façon dont nous cultivons, transformons, distribuons et consommons nos aliments.
L’alimentation est devenue une marchandise
Alors que la production, la distribution et l’accès à la nourriture sont des droits fondamentaux au bon fonctionnement de toute société, on a assisté depuis 1970 à la privatisation et à la marchandisation de toute l’organisation de la production alimentaire et agricole (Anderson, 2018).
L’alimentation et l’agriculture ont ainsi été intégrées dans les accords de commerce international qui sont pilotés par l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) et les grandes sociétés transnationales de l’agro-business (Anderson, 2018).
Les petites et moyennes fermes disparaissent
Partout dans le monde, les petites et moyennes fermes paysannes disparaissent au profit de fermes toujours plus grandes, plus industrialisées, mécanisées, spécialisées et endettées. Les fermes qui visaient autrefois à nourrir les communautés locales ont aujourd’hui pour principal objectif de générer des profits (Bernstein, 2001), et le Québec n’y échappe pas (Lamontagne, 2015).
Les cultures diversifiées et traditionnelles disparaissent
Les fermes polyproductrices traditionnelles ont disparu au profit de fermes spécialisées en monocultures ou en agriculture animalière (porcs, poulet, oeufs, produits laitiers).
(OAQ, 2016)
La petite ferme polyproductrice est devenue impossible
Comme l’explique Dominique, aujourd’hui la règlementation est adaptée pour favoriser les grosses fermes et les cultures d’exportations et non plus pour nourrir les communautés locales. Qu’elles soient paysannes ou industrielles, les fermes rencontrent la même règlementation et les mêmes coûts de quotas… ce qui rend la ferme paysanne impossible, car elle n’a pas les mêmes volumes de vente pour amortir ses coûts de départ.
*UPA = Union des Producteurs Agricoles
(Lamontagne, 2015)
Des emplois agricoles difficiles et peu intéressants
En ces temps de COVID-19, nous réalisons que les conditions de travail dans les fermes spécialisées sont tellement difficiles et peu rémunérées que seuls les travailleurs étrangers acceptent de faire ce travail. Ce qui crée une situation où:
Les paysan.ne.s ne parviennent plus à se nourrir
Selon Oxfam (2018), dans le système alimentaire mondial, le montant qui revient aux paysans ne cesse de réduire, alors que pendant ce temps, les dividendes des actionnaires des grandes corporations de l’agro-business augmentent…
Un système alimentaire non démocratique
Le système alimentaire mondialisé exclut des espaces de décision les petits et moyens paysan.nes, les paysans sans terre, les nomades, les communautés autochtones et même les États qui sont soumis aux accords internationaux (Anderson, 2018).
Les paysannes nourrissent près de 70% de la population mondiale avec seulement 25% des terres (GRAIN, 2014)… il est inacceptable que les femmes soient exclues des espaces politiques, des organisations et des institutions où se prennent les décisions sur l’agriculture et l’alimentation.
C’est pour répondre à cette problématique qu’est né un mouvement paysan international: Via Campesina.
L’Union Paysanne représente la branche québécoise du mouvement Via Campesina. Alors qu’elle représente des milliers de paysan.ne.s au Québec, l’Union Paysanne n’arrive toujours pas en 2020 à se faire reconnaître comme une union officielle auprès du gouvernement du Québec. Or, comment développer une agriculture paysanne, si ces derniers n’ont même pas de voix officielle dans les lieux décisionnels? Mais surtout, comment faire pour faire changer cette situation? Comme le rappelait Louis Robert, l’agronome lanceur d’alerte au MAPAQ (Table Ronde HEC, 2020):
C’est pour faire suite à ces réflexions que nous avons entamé un processus de réflexion collective avec nos équipes internes, avec nos petits producteurs, mais aussi avec vous et d’autres acteurs du domaine alimentaire et agricole au Québec. C’est là qu’est né l’idée de réaliser un Balado LOCO!
L’objectif étant de réfléchir ensemble à des questions fondamentales concernant notre alimentation :
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Qui contrôle les ressources alimentaires comme la terre, l’eau, les graines et la génétique et à quelles fins ?
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Qui décide de ce qui se cultive, comment et pour qui?
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Qui décide de ce qui est subventionné et ce qui ne l’est pas?
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Comment s’assurer que tous ont accès à une alimentation saine, peu importe leurs revenus?
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Comment se nourrir sans exploiter les travailleurs, les paysannes et la nature?
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Comment se réapproprier une alimentation nordique qui puisse pousser ici au Québec?
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Comment se mobiliser pour soutenir les paysan.ne.s et mettre en oeuvre une réelle souveraineté alimentaire?
Nous croyons que nous ne pouvons plus laisser ces questions seulement entre les mains des grandes multinationales, des organisations internationales ou des politiciens et grands producteurs. Une réelle souveraineté alimentaire, tel qu’elle a été formulée par des millions de paysan.nes du monde nécessite que nous décidions tous ensemble du fonctionnement de notre système alimentaire: la production, la transformation, la distribution et la consommation par les communautés locales.
Aujourd’hui, nous sommes nombreux à rêver d’un système alimentaire à échelle humaine. Nous avons l’intime conviction qu’il est impératif de se nourrir autrement. Aujourd’hui, peu de gens d’affaires et politicien.nes croient en ce modèle plus humain: « mais qui va accepter de quitter la ville et de retourner en région travailler la terre? ”, “votre ferme paysanne est bien jolie, mais imaginer nourrir le Québec ainsi est complètement farfelu. »… Ces critiques on les a déjà entendues…
Ironiquement, nous travaillons quotidiennement avec des dizaines de jeunes qui ont décidé de passer à l’action et qui travaillent d’ores et déjà à mettre en place un système alimentaire à échelle humaine.
Ce dont on a besoin aujourd’hui, c’est de volonté politique, d’une discussion collective et d’aide financière et règlementaire de la part de nos gouvernements pour soutenir toute la relève agricole qui rêve d’une agriculture:
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qui régénère les sols;
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qui redynamise nos régions;
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qui crée des centaines de milliers d’emplois pour les gens d’ici;
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qui revalorise une alimentation nordique;
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qui fournit à tous les québécois.ses une alimentation saine, locale et abordable.